Mode d'action


 
L'aspirine possède plusieurs propriétés. C’est un analgésique, un antipyrétique, un anti-inflammatoire et un antiagrégant plaquettaire.

A) Les cibles de l'aspirine

Durant des décennies, l'aspirine a été utilisée sans que l'on sache comment la molécule agissait. La découverte de son mode d'action date de 1982. L'aspirine est essentiellement un inhibiteur irréversible des COX, des enzymes faisant partie de la voie de biosynthèse de certains membres des eicosanoïdes, dont les prostaglandines. La COX 1 est une enzyme ubiquitaire produite par la plupart des tissus du corps humain alors que la COX 2 est beaucoup moins exprimée puisque son gène est inductible, c'est à dire qu'il n'est actif qu'en présence d'un signal déclencheur qui, pour la COX 2, correspond à une inflammation.

B) les Eicosanoïdes 

Les eicosanoïdes regroupent un ensemble de médiateurs lipidiques dérivés de l'acide arachidonique, un acide gras insaturé trouvé dans les membranes cellulaires. Le nom eicosanoïdes vient du grec «  eicosa » qui veut dire 20, l'acide arachidonique étant un acide gras à 20 atomes de carbone.
Les eicosanoïdes comprennent les prostaglandines, la prostaclycine, les thromboxanes, les leucotriènes et les lipoxines. Ce sont tous des médiateurs intercellulaires locaux du type autocrine. Pour leur fabrication, prostaglandines, thromboxanes et prostaclycine font appel à des COX. Comme leur nom l'indique, la réaction catalysée par ces enzymes entraine l'ajout d'atomes d'oxygène et la création d'un penta cycle carboné.
Les prostaglandines sont impliquées dans la régulation des réactions inflammatoires consécutives à une agression. Cette action s'accompagne également d'un abaissement du seuil de stimulation des récepteurs à la douleur. Leur mode d'action passe par la liaison des prostaglandines à des récepteurs à la douleur. Leur mode d'action passe par la liaison des prostaglandines à des récepteurs.
La prostaclycine est, elle, produite par les cellules endothéliales de l'épithélium vasculaires et les thromboxanes par les plaquettes. Ces deux derniers ont des effets opposés, le premier est antiagrégant plaquettaire et vasodistillant, le deuxième est vasoconstricteurs et agrégeant plaquettaire.

C) De l'inhibition des COX à l'effet thérapeutique 

L'aspirine inhibe la synthèse de ces différents médiateurs.
En empêchant la production de prostaglandines, elle va limiter l'abaissement du seuil de la douleur, d'où son action antipyrétique§. En effet, l'inflammation est un mécanisme complexe, et l'un des nombreux événements de cette réponse est une libération d'interleukine 1 par les macrophages. Or l'IL 1 agit, entre autre, sur l'hypothalamus, le centre thermorégulateur du corps. Elle augmente la température corporelle, autrement dit la fièvre, par contraction involontaire des muscles et vasoconstrictions périphérique (pour limiter la déperdition de chaleur). L'action antipyrétique de l'aspirine passe par l'inhibition de cette série d'événements.

Par ailleurs à dose modérée d'aspirine, si l'inhibition des COX 1 est durable (les plaquettes étant dépourvues de noyau comme les hématies, elles ne peuvent renouveler leurs enzymes), celle de la COX des cellules endothéliales l'est beaucoup moins du fait d'une synthèse renouvelée dans ces dernières cellules. Il en résulte une diminution plus marquée de thromboxanes que de la prostaclycine, de telle sorte que vasodilatation et action anticoagulante vont être favorisées. En revanche, à forte dose d'aspirine, l'inhibition de la COX 1 est durable pour les deux types cellulaires : l'inhibition de la production est efficace aussi bien pour les thromboxanes que pour la prostaclycine. La balance entre les deux est donc peu modifiée ce qui n’entraîne pas d'effets vasculaires importants. Ceci explique que l'aspirine soit prescrite à faible dose pour fluidifier le sang.

D) Développement dans l'organisme 

L'aspirine est diffusée très rapidement dans tout l'organisme, les molécules d'aspirine sont d'abord absorbées par la muqueuse gastrique et la paroi intestinale, passent par le sang et transitant toujours par le foie avant d'être redistribuées dans tout l'organisme. Elles sont ensuite filtrées par les reins puis sont éliminées par les urines. La rapidité de sa distribution du produit dans l'organisme est l'une des clés de son efficacité. Le pic de concentration est atteint dès la première demi-heure. Sa demi-vie dans le sang n'est que de 15-20 minutes.


L’élimination de l’aspirine est plus ou moins rapide, selon les doses absorbées. Chez l’adulte, à partir d’une dose supérieure à 4grammes par 24 heures. Une faible augmentation de cette dose entraîne une très forte élévation de la concentration sanguine et un risque rapide d’accident par effets secondaires. Cette caractéristique souligne la gravité des surdosages.  


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